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Les Phytoestrogènes : Une Alternative Naturelle aux Hormones de substitution

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Qu’est-ce que les Œstrogènes ?

Les œstrogènes sont des hormones essentielles. Elles jouent un rôle clé dans la reproduction féminine. Leur influence va bien au-delà : elles affectent de nombreuses fonctions vitales chez les hommes et les femmes. Les femmes en produisent bien plus.

Ces hormones sont vitales pour le développement des caractères sexuels féminins, comme les seins. Elles régulent aussi le cycle menstruel.

Leurs niveaux varient naturellement tout au long de la vie. On observe ces fluctuations pendant la puberté, la grossesse et la ménopause/andropause. L’œstradiol, un œstrogène, est indispensable. Il intervient dans des processus physiologiques variés : croissance, digestion, métabolisme, humeur, équilibre énergétique, régulation de la température et solidité osseuse. On utilise même les œstrogènes en traitement hormonal substitutif pour soulager les symptômes de la ménopause.

Un déficit en œstrogènes, surtout dans le cerveau, peut causer des problèmes. Il peut entraîner des troubles de l’apprentissage, de la mémoire, du sommeil et de l’humeur. Des bouffées de chaleur et de la fatigue peuvent aussi apparaître. De plus, les œstrogènes influencent le système squelettique, cardiovasculaire, le tissu adipeux et le foie.

Les Phytoestrogènes : Des Composés Végétaux aux Propriétés Hormonales

Découverts à la fin du XIXe siècle, les phytoœstrogènes sont des substances végétales. Leur structure ressemble à celle de l’œstradiol. Grâce à cette ressemblance, ils peuvent imiter ou moduler les effets des œstrogènes dans notre corps. Pendant des siècles, on les a utilisés pour leurs actions sur le système reproducteur et pour soulager les symptômes de la ménopause.

Plus de 600 plantes possèdent une activité œstrogénique. Cependant, peu d’entre elles contiennent suffisamment de phytoœstrogènes assimilables par l’alimentation. Parmi les plantes courantes pour les symptômes menstruels et de la ménopause, citons la canneberge, le gingembre, le houblon, le chardon-Marie, le trèfle rouge, la sauge officinale, le soja, l’actée à grappes noires, le Turnera diffusa et le vitex.

La similarité des phytoœstrogènes avec nos propres œstrogènes a conduit à l’hypothèse de leurs effets hormonaux ou antihormonaux. Des études chez l’humain, l’animal et en laboratoire suggèrent que les phytoœstrogènes alimentaires peuvent aider à prévenir les symptômes de la ménopause, l’ostéoporose, certains cancers et les maladies cardiaques. Ils agissent de plusieurs façons : effets œstrogéniques et anti-œstrogéniques, induction de la différenciation des cellules cancéreuses, inhibition d’enzymes clés et propriétés antioxydantes. Il n’existe pas de recommandations nutritionnelles spécifiques pour chaque phytoœstrogène. Toutefois, augmenter la consommation d’aliments d’origine végétale est généralement bénéfique.

Bref Historique

Les propriétés œstrogéniques de certains composés végétaux ont été mises en évidence pour la première fois dans les années 1940. L’observation de problèmes de fertilité chez des moutons paissant dans des pâturages riches en trèfle rouge a permis d’identifier des concentrations élevées d’isoflavones, comme la formononétine et la biochanine A, dans cette plante.

Effets des Phytoestrogènes sur la Santé

Les phytoestrogènes peuvent influencer divers aspects de la santé :

  • Densité Osseuse : Les œstrogènes sont essentiels au maintien de la densité osseuse. La baisse des niveaux d’œstradiol après la ménopause peut entraîner une perte osseuse et l’ostéoporose. Les phytoestrogènes sont étudiés pour leur potentiel à prévenir cette perte.
  • Santé Cardiovasculaire : Les maladies cardiovasculaires sont une cause majeure de décès chez les femmes ménopausées. Les œstrogènes, et potentiellement les phytoestrogènes, peuvent agir sur le système vasculaire directement ou indirectement en modifiant le profil lipidique.
  • Capacités Cognitives : Certaines femmes ménopausées rapportent un déclin cognitif. Des études ont exploré l’effet des phytoestrogènes sur les fonctions cognitives, montrant par exemple qu’une alimentation riche en soja pourrait améliorer la mémoire à court et long terme.
  • Prévention du Cancer : De nombreuses études épidémiologiques suggèrent qu’une consommation élevée d’isoflavonoïdes est associée à des taux plus faibles de cancers, notamment du sein, de la prostate et du côlon. Cette corrélation est particulièrement observée en Asie, où la consommation de phytoestrogènes est traditionnellement élevée.

Absorption et Métabolisme

L’absorption et le métabolisme des isoflavones et des lignanes dépendent fortement de l’activité des bactéries intestinales. Après ingestion, les glucosidases produites par ces bactéries transforment les isoflavones glycosidiques en leurs formes actives, appelées aglycones (génistéine, daidzéine et glycitéine).

Principales Catégories de Phytoestrogènes et Leurs Sources

Les phytoestrogènes se divisent en plusieurs catégories :

  1. Isoflavones : Ce groupe inclut la génistéine, la daidzéine et la glycitéine, principalement trouvées dans le soja et ses produits (tofu, tempeh), ainsi que dans le trèfle rouge, la luzerne et la racine de kudzu. D’autres légumineuses comme les lentilles, les pois chiches, les haricots mungo et les fèves en contiennent en quantités moindres. Les isoflavones ont une forte affinité pour les récepteurs aux œstrogènes.
  2. Lignanes : Ces phytoestrogènes nécessitent une transformation par les bactéries intestinales pour devenir actifs. Les graines de lin sont de loin la source la plus riche en lignanes, fournissant environ 86 mg par portion de 30 g. On en trouve également, mais en quantités moindres, dans les graines de sésame, de citrouille, de tournesol, ainsi que dans les grains entiers (seigle, avoine, orge) et leur son. Les lignanes sont étudiées pour leurs effets potentiels sur le cholestérol, les symptômes de la ménopause et la prévention de l’ostéoporose.
  3. Coumestrol : Présent principalement dans la luzerne (Medicago sativa), le trèfle, les haricots mungo, les haricots pinto et les haricots cassés (surtout sous forme crue, la cuisson à l’eau réduisant sa teneur). On peut aussi le trouver dans le soja.

Les études épidémiologiques soulignent le rôle protecteur des isoflavones et, dans une moindre mesure, des lignanes, contre le développement de nombreuses maladies chroniques, notamment certains cancers, les maladies cardiovasculaires et l’ostéoporose.

Les phytoestrogènes représentent donc des composants biologiquement actifs importants de notre alimentation, avec des recherches continues pour mieux comprendre leur impact sur la santé humaine.

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