L’intérêt pour les œstrogènes d’origine végétale, appelés phytoœstrogènes, a récemment augmenté. Ceci s’explique par la prise de conscience que l’hormonothérapie substitutive n’est pas toujours aussi sûre ou efficace qu’on le pensait. Cependant, les plantes œstrogéniques sont utilisées depuis l’Antiquité. Elles atténuent les symptômes de la ménopause, tels que les bouffées de chaleur, les troubles cognitifs et la dépression.
Impact du Déficit en Œstrogènes
Un déficit en œstrogènes est impliqué dans le développement ou la progression de diverses maladies. Parmi elles, on trouve des maladies auto-immunes, certains cancers (sein, colorectal, endomètre, ovaire, prostate), des maladies cardiovasculaires, l’ostéoporose, l’obésité, la résistance à l’insuline, des maladies neurodégénératives et des troubles de l’humeur. En fait, un manque d’hormones sexuelles comme les œstrogènes a un impact négatif sur les capacités cognitives et la santé générale. Ainsi, cela affecte la qualité de vie de millions de personnes dans le monde.
Propriétés Thérapeutiques des Phytoœstrogènes
Outre leur usage pour contrer les symptômes de la ménopause, les phytoœstrogènes possèdent d’autres propriétés. Leurs vertus antioxydantes et anti-inflammatoires leur confèrent de nombreuses utilisations thérapeutiques. Par exemple, on les considère comme des médicaments anticancéreux, des régulateurs du métabolisme du cholestérol, et des composés hépatoprotecteurs et cardioprotecteurs. Globalement, ces propriétés ont un large impact sur la santé humaine, aussi bien dans des états normaux que pathologiques du vieillissement. D’ailleurs, ils montrent des effets bénéfiques sur les capacités cognitives.
Tour d’Horizon des Plantes à Phytoœstrogènes
1. Le Gattilier (Vitex agnus-castus L.)
Aussi appelé baie de gattilier, on utilise ses baies séchées pour le syndrome prémenstruel (SPM), les bouffées de chaleur, les cycles irréguliers et l’infertilité. Cependant, ne le prenez pas en cas de cancer ou en même temps qu’une hormonothérapie.

2. La Sauge officinale (Salvia officinalis L.)
La sauge officinale, également connue sous le nom de sauge, est l’une des espèces de Salvia les plus répandues. Originaires des pays méditerranéens, ces plantes à fleurs sont utilisées comme médicaments traditionnels depuis des siècles. S. officinalis contient des diterpénoïdes phénoliques, tels que l’acide carnosique et le carnosol, qui ont des propriétés antioxydantes et anti-inflammatoires. Des études montrent que son effet positif sur les bouffées de chaleur vient des flavonoïdes œstrogéniques qu’elle contient.

On l’utilise en préménopause pour les bouffées de chaleur, comme emménagogue et contre la transpiration excessive. En revanche, ne l’utilisez pas après la ménopause, car elle peut causer une sécheresse vaginale et cutanée. De plus, elle arrête l’allaitement.
3. L’Actée à grappes noires (Actaea racemosa L.)
Aussi connue sous le nom d’actée à grappes noires, cette plante a significativement réduit les symptômes de la ménopause chez les femmes concernées. Son action est similaire à celle des œstrogènes conjugués. Elle agit sur les bouffées de chaleur, la sécheresse, l’anxiété (en influençant plusieurs neurotransmetteurs), l’insomnie et le SPM. Elle a également une action protectrice sur la masse osseuse.
Cependant, elle est déconseillée en cas de grossesse, d’allaitement ou d’antécédents de cancer. Elle présente aussi un risque de troubles gastriques et hépatiques. De plus, soyez prudent si vous souffrez de basse tension ou de vertiges. Il est à noter qu’ elle est bien intégrée à la pharmacopée allemande et se vend en extraits standardisés en comprimés en Suisse.
4. Le Trèfle rouge (Trifolium pratense L.)
Le trèfle rouge contient plusieurs composés phénoliques polycycliques, dont la biochanine A, la génistéine, la daidzéine, la formononétine et la glycitéine. Ses propriétés phytoœstrogéniques proviennent de ses isoflavones. Il exerce une action protectrice sur les tissus hormonodépendants.
Il aide aussi à soulager les symptômes de la ménopause, comme les bouffées de chaleur et la nervosité. De surcroît, il a un effet préventif sur l’ostéoporose grâce à ses propriétés reminéralisantes. Toutefois, ne le donnez pas aux femmes enceintes ou qui allaitent.
Des études précliniques ont montré que certains composants isolés de cette plante œstrogénique peuvent être utiles. Ils aident à traiter la neuroinflammation et les troubles cognitifs induits par un régime riche en graisses. Une étude récente a testé les effets cognitifs de la prétenséine, une isoflavone isolée du T. pratense.
5. Le Damiana (Turnera diffusa Willd. Ex-Schult)
Cette plante, connue sous le nom de damiana, oreganillo ou thé mexicain, pousse en Bolivie, au Brésil, au Mexique et en Amérique du Nord. Elle présente une activité œstrogénique et aide en cas de douleurs et d’absence de règles. Elle soulage aussi les symptômes de la ménopause (rétention d’eau, bouffées de chaleur avec sudation, frilosité, perte de motivation). On l’utilise également pour les problèmes de fertilité et comme aphrodisiaque.
Vous pouvez la combiner avec l’Armoise ou l’Agripaume. Néanmoins, elle est contre-indiquée pendant les repas, l’allaitement, la grossesse, en cas de problèmes de prostate, à fortes doses, ou en association avec des médicaments.
Pour en savoir plus, consultez notre article complet sur la Damiane: https://herbaconnect.com/wp-admin/post.php?post=2020&action=edit
6. La Luzerne (Medicago sativa L.)
La luzerne, communément appelée germe de luzerne, est étudiée pour ses bienfaits. Une étude récente a montré que les extraits de luzerne ont un effet bénéfique dose-dépendant sur les dommages oxydatifs et la neuroinflammation induits par la nicotine dans le cerveau. De plus, ils réduisent l’anxiété.
7. L’Armoise (Artemisia vulgaris L.)
Souvent appelée armoise, elle contient les flavonoïdes ériodictyol et apigénine. On l’utilise pour contrôler les règles irrégulières et comme emménagogue, abortif, expectorant, antitussif et laxatif.
8. Le Houblon (Humulus lupulus L.)
Les extraits méthanoliques de houblon se lient aux récepteurs aux œstrogènes (ERα et ERβ). De nombreuses études confirment ses propriétés œstrogéniques. Il a un effet « œstrogène-like » et anaphrodisiaque. Il aide aussi en cas de troubles de la ménopause : bouffées de chaleur, carence œstrogénique, insomnie.
Autres Plantes à Propriétés Œstrogéniques
- La Cardamome (Elettaria cardamomum (L.) Maton) : Également connue sous le nom de Cardamome, elle est utilisée pour traiter les troubles menstruels en Inde.
- La Réglisse (Glycyrrhiza glabra L.) : Appelée également réglisse, c’est une plante œstrogénique bien connue.
- Le Fenouil (Foeniculum vulgare) : Le fenouil mérite une attention particulière. Sa consommation augmente sous différentes formes dans le monde (légume, tisane, compléments alimentaires). Une utilisation quotidienne pendant quatre semaines a suffi à réduire les symptômes de la ménopause (bouffées de chaleur, fatigue, troubles du sommeil, sécheresse vaginale, anxiété et irritabilité). Des études indiquent que l’anéthole est l’une des molécules les plus œstrogéniques. L’anéthole est un phénylpropène. Il confère des effets œstrogéniques au fenouil et à d’autres plantes apiacées (comme l’anis étoilé et le cumin). Ces dernières sont très présentes dans la médecine traditionnelle ou ont des usages culinaires dans de nombreux pays. On les utilise comme épices ou thés de graines pour leurs effets bénéfiques sur la digestion, les spasmes intestinaux et les symptômes prémenstruels, ou pour stimuler la lactation.