Plante méconnue, mais puissante, la Consoude (Symphytum officinale) est une vivace de la famille des Borganinacées que l’on trouve communément dans les lieux humides de toute l’Europe. Utilisée depuis des siècles en herboristerie, elle est reconnue pour ses remarquables propriétés topiques, mais exige une grande prudence en raison de sa toxicité interne.
Carte d’identité de la Consoude
Avec sa tige raide et poilue pouvant atteindre un mètre de long, et ses feuilles lancéolées et velues, la Consoude est facile à identifier. Ses fleurs, souvent blanches ou roses, sont regroupées en formes de cymes. La partie la plus utilisée en médecine traditionnelle reste sa racine noire, tout comme ses feuilles.

Les Bienfaits Topiques (Externes) : Un Remède Musculo-Squelettique
Les extraits de feuilles et de racines de Consoude sont de véritables alliés pour la peau et les muscles. Ses ingrédients actifs, notamment l’allantoïne et l’acide rosmarinique, confèrent à la plante des propriétés exceptionnelles :

- Réduction de la Douleur et de l’Inflammation : Appliquée localement, la Consoude apaise l’inflammation et diminue la douleur causée par les blessures musculo-squelettiques, les entorses, les foulures, l’arthrite, et même les courbatures après l’entraînement.
- Aide à la Guérison : Elle est historiquement célèbre pour sa capacité à favoriser la guérison des fractures et des os, d’où son surnom populaire. Elle a également été utilisée pour soulager les mamelons crevassés et la douleur après une épisiotomie (bien que les preuves scientifiques sur ces deux dernières indications soient minimes).
Attention : Mise en Garde Cruciale concernant l’Usage Interne et les Plaies
Malgré ses bienfaits externes, la Consoude doit être manipulée avec une extrême prudence :
- Toxicité Interne : La feuille et la racine contiennent des alcaloïdes pyrrolizidiniques (AP). Ingérés par voie orale, même en petites quantités ou à fortes doses, ces composés sont extrêmement dangereux. Ils peuvent entraîner un syndrome d’obstruction sinusoïdale, de graves lésions hépatiques, voire un cancer du foie, une mutagénicité, et la mort. L’usage interne de la Consoude est donc fortement déconseillé.
- Application Topique sur Plaies : En application externe, la Consoude ne doit jamais être utilisée sur des plaies ouvertes, infectées, sales ou profondes. Son effet cicatrisant est si rapide qu’elle pourrait refermer la peau avant que l’infection sous-jacente ne soit traitée, emprisonnant ainsi les bactéries.
Préparation : Le Cataplasme, Mode d’Emploi
Pour bénéficier des vertus de la Consoude en toute sécurité, la méthode la plus traditionnelle est le cataplasme. C’est une excellente manière d’administrer les herbes par voie topique.
Préparer un Cataplasme de Consoude :
- Ingrédients : Feuilles de Consoude fraîches ou séchées, un peu d’eau et de la farine (pour lier).
- Procédé : Hachez finement les feuilles (ou les écraser pour former une pâte). Mélangez-les avec un peu d’eau chaude et de farine jusqu’à obtenir une texture épaisse. Étalez la pâte sur un morceau de tissu propre et appliquez-le directement sur la zone douloureuse (contusion, entorse, articulation).
En conclusion, la Consoude est une plante puissante qui mérite sa place dans l’armoire à pharmacie, à condition d’être exclusivement réservée à l’usage externe et de respecter les contre-indications sur les plaies ouvertes.
Bibliographie:
Base de données sur les médicaments et l’allaitement (LactMed®) [Internet]. Bethesda (MD) : Institut national de la santé infantile et du développement humain ; 2006.
Informations cliniques et de recherche sur les lésions hépatiques d’origine médicamenteuse [Internet]. Bethesda (MD) : Institut national du diabète et des maladies digestives et rénales ; 2012.